La cité Ganvié et 8 autres patrimoines africains pertinents s'apprêtent pour une consécration internationale

A Kigali, s'établit une union sacrée pour l'augmentation du taux des patrimoines naturels et culturels africains inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO

L'Afrique est potentiellement riche d'un patrimoine naturel et culturel exceptionnel. Ses paysages pittoresques, ses forêts immenses fournis d'espèces animales rares, ses populations génératrices de civilisations inédites caractérisées par des bâtis et édifices exceptionnels, témoignent d'un secret de polichinelle.

Photo de famille des participants à la formation de Kigali

Malheureusement, la reconnaissance internationale de ces biens naturels et culturels est une problématique préoccupante. Ainsi, le label patrimoine mondial de l'UNESCO n'est attribué qu'à 103 sur les 1092 décernés soit, 9,43%. Face à cette situation, une prise de conscience se manifeste au niveau des professionnels de la gestion du patrimoine culturel. Avec le soutien de leurs Etats, seize d'entre eux se sont réunis à Kigali du 10 au 29 septembre. Ils proviennent de l'Angola, du Bénin, du Burkina-Faso, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, de la Guinée-Conakry, du Niger, du Rwanda, du Tchad, et du Togo. Mieux, ils sont porteurs de neuf (9) projets concrets et pertinents qu'ils souhaitent engagés dans le processus d'inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. 

Mais avant l'étape de consécration, la route est longue et parsemée de nombreux défis dont le technique semble substantiellement être pris en charge au cours de cette formation de haut niveau. L'occasion est choisie par ces acteurs pour affûter les armes, s'organiser et se donner les moyens techniques et opérationnels dans la perspective de relever le défi du faible taux d'inscription du patrimoine culturel africain sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO. Ainsi, les trois semaines de cours permettront aux participants d'acquérir des connaissances théoriques en matière d'identification de l'authenticité, de l'intégrité et de l'appropriation des critères pris en compte pour qu'un bien soit désigné potentiel à être inscrit sur la liste du patrimoine mondiale. Des visites de terrain, des travaux pratiques et des séances de présentations de dossiers ponctuent cette phase théorique de la formation de Kigali.

Ce menu d'activités est servi aux participants à la formation avec soin et professionnalisme. C'est le travail d'une équipe talentueuse de dix (10) membres dont les actes et pensées sont placés sous la coordination du jeune béninois Franck K. Ogou, spécialiste de la gestion du patrimoine culturel et en service à l'EPA. Deux autres béninois et pas les moindres se sont faits remarquer à Kigali. Il s'agit de Codjo Williams (formateur) et du directeur du FPMA, Souayibou Varissou.    

Tout est fait pour que in fine, les seize ambassadeurs sortent techniquement outils pour identifier les biens, maîtriser les risques, produire et gérer un plan de gestion d'un bien labellisé patrimoine mondial..    

Participants à la formation de Kigali en séance de travaux pratiques

Les patrimoines naturels et culturels africains envisagés pour être inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO

Cette rencontre francophone est placée sous le leadership de l'Ecole du Patrimoine Africain (EPA), du Center for Heritage Development in Afria (CHDA) et du soutien financier du Fonds pour le Patrimoine Mondial Africain (APMA). Elle aura le mérite de permettre à l'Afrique francophone de faire inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO et ce dans les prochaines années, les biens naturels et culturels à savoir: Cuito Cuanavalo (Angola), Village lacustre de Ganvié (Bénin), Palais royal de Tiébélé (Burkina Faso), Dy gid biy des monts Mandara (Cameroun), Parc national des îles Ehotile (Côte d’Ivoire), Paysage culturel de Gberedou (Guinée Conakry), Lac Tchad (Niger et Tchad), Sites mémoriaux du génocide :Nyamata, Murambi, Gisozi et Bisesero (Rwanda) et Grottes et grenier de Nok (Togo).

Cité Ganvié du Bénin

Retenons que la rencontre de Kigali augure une aube nouvelle pour l'avenir du patrimoine culturel africain. Longtemps marginalisé en ce qui concerne la consécration qu'il mérite, les professionnels africains entendent prendre le taureau par les cornes. Ils optent pour la simple et pragmatique stratégie. Celle qui consiste à renforcer les capacités techniques en montage de dossier pertinents, respectueux des exigences de l'UNESCO et conformes aux conditionnalités qui satisfassent les critères d'attribution du label patrimoine mondial.

Ce processus lancé nécessite l'implication énergique et prompte des gouvernants africains qui devraient accompagner l'action de Kigali avec des ressources financières consistantes, du personnel qualifié et compétent et du matériels appropriés. C'est sans doute l'effort à faire pour que le tourisme africain se porte mieux, prospère et apporte des devises en vue du développement durable de l’Afrique.    

Les participants en atelier