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Y a t-il au Bénin et sur le Continent africain, des biens et éléments patrimoniaux? Comment sont-ils gérés? Et quelle place leurs a t-on donnés dans la construction d'un Etat-Nation béninois et d'un Continent africain fort, prospère et moderne? Telles sont les questions essentielles qui sont posées dans chaque page de ce blog initié pour contribuer à l'amélioration des pensées et actions de gestion culturelle orientée vers le bien-être culturel, social, économique et politique des citoyennes et citoyens du Bénin et de l'Afrique.

Le projet BAROBU de l’Association Paroles d’Afrique : consécration d’une Croisade des griots contre l’extrémisme violent au Nord du Bénin

Officiellement lancé le 9 mars 2023 dans la ville de Parakou, le projet BAROBU initié par l’association Paroles d’Afrique dont le président est Séïdou Barasounon met en place à la suite de la 4ème édition du Festival des Arts Griotiques, 10 foyers d’interprétation en savoirs et pratiques griotiques qui célèbrent les valeurs et les identités culturelles des communautés de griots engagés aux côtés de la Police Républicaine et de l’Armée, à se mettre au service de la promotion de la paix et de la lutte contre l’extrémisme violent dans les communes du Borgou au Bénin. 

Culture, Griot, Extrémisme violent, Paix, Cohésion sociale, Paroles d'Afrique
Officiel au lancement du projet BAROBU

Ils sont environs 350, les griots professionnels, amateurs et apprenants enrôlés dans 10 foyers d’interprétation en savoirs et pratiques griotiques à manifester leur engagement aux côtés de la Police Républicaine, de l’Armée Nationale et de l’administration publique pour contribuer à la promotion de la paix et à la lutte contre l’extrémisme violent. C’est ce que l’on retient de la cérémonie de lancement du projet BAROBU initié par l’Association Paroles d’Afrique dont le président est le jeune griot Barasounon. Cet engagement des communautés détentrices des arts et pratiques griotiques tombe dans une période de critique où les populations béninoises du septentrion sont en proie à des crises récurrentes. Celles-ci se caractérisent par l’insécurité croissante, le kidnapping fréquent et l’usage des armes de guerre contre les militaires pour cause de djihadisme… Ces fléaux mettent en mal le vivre-ensemble, sclérosent la cohésion sociale et compromettent le développement dans un contexte où les gouvernants font à travers le Programme d’Actions du Gouvernement (PAG), des efforts constants pour le bien-être du peuple béninois. Face à cette situation, les griots sortent de leur mutisme. Paroliers de nos cultures et maîtres de l’oralité ancestrale, ils se mobilisent sous le leadership de l’Association Paroles d’Afrique pour aller en croisade. Cette mission que se donnent les griots est bien appréciée par les représentants des forces armées et de la police républicaine.

Forces armées du Bénin, Police Républicaine, Paix, culture, extrémisme violent
Représentants Police Républicaine et Forces Armées Nationale au lancement du projet BAROBU

Pour SINAWONRON BANI Kodo, capitaine major de l’armée, et ATOLOU Gérard Nonvignon, la guérison des maux du djihadisme et de la violence coûte plus chère que la prévention. C’est donc avec espérance et satisfaction qu’ils reçoivent l’engagement volontaire des griots pour le combat contre ce fléau. Nous sommes heureux de cette collaboration et nous invitons les griots à prendre leurs armes pour parler, parler et parler, précise le capitaine SB Kodo. Cet appel à l’usage de la parole contre l’extrémisme violent durera pour une phase pilote, quinze mois si l’on s’en tient aux explications de Razack KARIMOU, Vice-Président de Paroles d’Afrique. Les activités du projet BAROBU se dérouleront dans les localités des communes du Borgou au Bénin et de Bordeaux en France, précise-t-il. Ces explications sont confirmées par Séïdou Barasounon, président de Paroles d’Afrique. Selon les propos de ce dernier, le Projet BAROBU porte la cause de la promotion de la paix et de la lutte contre l’extrémisme violent. Nous nous sommes réunis ce jour pour lancer l’une de ces activités principales : l’installation des foyers d’interprétation en savoirs et pratiques d’arts griotiques pour la promotion de la paix et la lutte contre l’extrémisme violent dans les communes du Borgou, explique-t-il. Il fait savoir que cette phase du projet BAROBU vient après l’organisation en décembre 2022 de la 4ème édition du Festival des Arts Griotiques (FAG).

Quelques griots présent à la cérémonie de lancement du projet BAROBU

Pour lui, le projet BAROBU est une initiative qui traduit la prise de conscience des griots et des jeunes sur un fléau social qui ronge nos peuples surtout les communautés du Nord du Bénin : l’extrémisme violent. Il valorise les arts de l’oralité dans une logique de coopération et de médiation culturelle entre le réseau ouest africain des griots et la communauté française de Bordeaux. Il démocratise la distribution des œuvres artistique qui se déplacent vers les communautés éloignées des centres urbains du septentrion. Convaincu de la pertinence du projet BAROBU, le directeur départemental du Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts (MTCA), monsieur BAGOUDOU Garou félicite et encourage les initiateurs et les partenaires techniques et financiers.   

Soutenu par l’UEMOA et ACCES CULTURE, le projet BAROBU renforce les capacités des praticiens des arts oratoires ancestraux dont les compétences et le savoir-faire sont mis au service de la promotion de la paix, de la cohésion sociale et de la lutte contre l’extrémisme violent. Il permet à des griot convertis en soldat de l’oralité de faire dans le cadre de mini-spectacles au sein des communautés et localités septentrionales, l'usage des instruments de musiques : tambours, calebasses et sifflets, voix et paroles pour une croisade contre l’extrémisme violent au profit de la paix, de la cohésion des populations du Bénin et de l’Afrique de l’ouest.

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